Ukraine : la guerre s’intensifie et les besoins aussi, selon une responsable de l’ONU

Article publié sur le site de l’ONU le 31 juillet 2023 :

Stauffer Chernihiv
Des bâtiments de l’oblast de Tchernihiv, en Ukraine, restent abandonnés plus d’un an après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. © UNOCHA/H. Stauffer.

Ukraine : la guerre s’intensifie et les besoins aussi, selon une responsable de l’ONU

Paix et sécurité

Les attaques contre les infrastructures civiles en Ukraine entraînent une augmentation des besoins humanitaires, a déclaré lundi une haute responsable de l’ONU, appelant à un financement accru pour assurer l’assistance aux personnes dans le besoin.

Denise Brown, Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour l’Ukraine, s’est exprimée en visioconférence lors d’un point de presse avec des journalistes à New York. Elle a souligné que des fonds étaient nécessaires, en particulier pour se préparer à l’hiver qui approche.

« Nous sommes presque en août et il fait froid très tôt en Ukraine », a-t-elle expliqué, précisant que les humanitaires se préparent à l’hivernage, qui consiste à distribuer des couettes, des combustibles, des poêles et des isolants thermiques aux maisons endommagées l’hiver dernier.

« Il y a des dégâts supplémentaires depuis, en plus de ce à quoi nous avons dû faire face », a-t-elle ajouté, faisant référence aux besoins accrus résultant de la destruction du barrage de Kakhovka et des attaques contre des grandes villes ukrainiennes.

Filippov Irpin
Une jeune fille de 13 ans passe devant des bâtiments endommagés par les bombardements à Irpin, en Ukraine. © UNICEF/Filippov.

Attaques contre des infrastructures civiles à Odessa

Mme Brown a parlé de sa visite à Odessa, où plusieurs endroits ont été touchés par des frappes aériennes la semaine dernière.

« Odessa est une plaque tournante très importante pour l’ONU et la communauté humanitaire », a-t-elle dit, notant qu’il s’agit de la zone de transit pour l’acheminement des secours vers les endroits dans le besoin.

Elle s’est rendue à la cathédrale de la Transfiguration, un monument vieux de plusieurs siècles inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’agence culturelle des Nations Unies (UNESCO), qui a subi de graves dommages lors d’une attaque aérienne le 23 juillet.

La cathédrale dispose d’un bunker et lorsque les sirènes des raids aériens se sont déclenchées, de nombreuses personnes du quartier s’y sont réfugiées « sans se rendre compte que la cathédrale allait être touchée », a déclaré Mme Brown.

La responsable de l’ONU a également visité le port d’Odessa, qui a été endommagé. L’attaque a eu lieu après que la Russie a mis fin à sa participation à l’Initiative de la mer Noire, qui, avec un accord parallèle entre l’ONU et la Russie, était vitale pour renforcer l’approvisionnement alimentaire dans le monde.

« Le port est une infrastructure civile, c’est le point important. Que ce soit la cathédrale ou le port, ce sont des infrastructures civiles utilisées pour des civils et à des fins civiles », a dit Mme Brown.

Maisons endommagées à Mykolaïv

Elle a également évoqué les dommages causés à des maisons et des appartements civils à Mykolaïv, dont certains ont été si gravement endommagés qu’ils devront être complètement démolis.

« Ce que j’ai vu à Mykolaïv et ce que j’ai vu à Odessa la semaine dernière, de mes propres yeux, se répète dans de nombreuses grandes villes d’Ukraine. Ce matin encore un immeuble a été touché, des gens ont été tués et sont sous les décombres », a-t-elle dit.

Plus tôt cette année, l’ONU a lancé un plan de réponse humanitaire de 3,9 milliards de dollars pour 2023. Le plan vise à aider 11,1 millions de personnes. Cependant, à la fin juillet, il n’avait levé qu’environ 30% du total prévu.

Les besoins continuent d’augmenter, a déclaré Mme Brown, citant la destruction « totalement inattendue » du barrage de Kakhovka qui a entraîné des besoins supplémentaires.

« La situation humanitaire n’a pas changé, la guerre continue et s’intensifie, les besoins aussi. La seule façon de changer cela est que la guerre s’arrête », a-t-elle conclu.

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